Paroisse et commune de Saint Serge (jusqu’en 1835).
Ancienne commune appelée Sanctus Sergius.
Dès 1293, Saint Serge, comme Trizay, dépend de la Châtellenie de Nogent. C’est une paroisse de l’archidiaconé de Chartres et du doyenné de Nogent. Le Prieur de Nogent nomme les curés de la paroisse :
L’église de Saint Serge est dédiée à Saint Serge ou St Sergius, martyr en Syrie au III ième siècle et à Saint Bach, également martyr.
On relève dans les registres paroissiaux de cette paroisse :
1213 naissances de 1591 à 1835
331 mariages de 1586 à 1834
-668 décès de 1631 à 1835 .
Abandonnée à la réunion de paroisses avec Trizay, cette église tombe en ruine. Elle est entièrement démolie et les matériaux provenant de cette démolition sont vendus au profit de la commune de Trizay le 8 juin 1833 (affiches de Nogent du 20 mai 1833).
On retrouve dans le livre « Les Saints Guérisseurs » écrit en 1978 par A. Bensa les informations suivantes :
1865 : - L’église n’existe plus, mais une croix a été plantée en souvenir, et une ferme porte son nom. Il s’agit d’un ancien monastère. Dans les bâtiments habités aujourd’hui se trouvait le logement des moines et dans l’étable actuelle, la chapelle.
Après la démolition de l’église, on rapporta la statue de St Serge à Trizay. Les habitants de St Serge virent dans cet acte un danger de mort. Cette statue en pierre est sans doute celle qu’on peut voir aujourd’hui dans l’église de Trizay. Quant à la croix, elle disparut en 1935. Il existait, sur l’ancienne paroisse St Serge, d’autres statues : St Martin à La Faudière ( enlevée récemment), un saint taillé dans du buis, aux Grugneaux ( également enlevé). Cet éparpillement de statues dans l’ancienne paroisse a-t-il résulté de la destruction de l’église de St Serge, ou bien lui est-il antérieur ?
Les fermiers actuels de St Serge, qui vivent là depuis des générations, racontent que les statues de la chapelle monastique n’ont jamais été transportées à Trizay : « Au siècle dernier (1830), nobles, curés, sont venus les chercher, bannières en tête ; ils sont partis avec, mais ils n’ont pas pu aller plus loin qu’en bas, à la route qui mène à Trizay. Pourtant, y’avait les curés et tout. Les statues étaient devenues trop lourdes pour être transportées. Y’a un don sur ces choses-là ! On peut pas s’expliquer. Il a fallu ramener les statues en haut, sur St Serge ».
Carte de la commune de Saint Serge en 1810
Le 15 février 1835, la commune de Saint Serge, avec ses 180 habitants, est réunie officiellement à la commune de Trizay.
Chapelle de Saint Serge
1860 : Construction de la chapelle, par le général de Trémont, au lieu-dit le Pied de la Bruyère, au pied de la butte de Saint Serge.
Il est à noter que A. Filleul, dans Le Conteur de la Veillée (1895), affirme que la construction de cette chapelle commémore « le miracle » de La Maison à la Bête.
( Photo)
1920 : L’autel de l’église de Saint Serge, qui avait été conservé, est descendu dans la chapelle ainsi que les statues de St Serge et St Gilles. Sur le fronton de la chapelle, figure le quatrain de Pibrac :
Si l’Amour de Marie
En ton cœur est gravé
En passant, ne t’oublie
De lui dire un AVE.
1978 : On peut lire, dans Les saints Guérisseurs, les informations suivantes :
1972 : Il y a deux statues de St Serge, l’une dans l’église de Trizay, l’autre dans la chapelle. Pèlerinage à St Gilles, dans la chapelle, le 1er septembre (il n’y a pas de fête officielle à Saint Serge). Depuis deux ans, les pèlerins viennent mais le curé ne dit plus la messe. On vient aussi tout au long de l’année. Une fente dans la porte de la chapelle permet de déposer les offrandes. Ce pèlerinage, jusqu’à ces dernières années, était assez fort. Beaucoup de gens y venaient de Nogent le Rotrou. On compta jusqu’à 4000 anciens francs « d’un septembre à l’autre » déposés par les pèlerins. Les messes étaient payées par les descendants du général qui fit construire la chapelle. En ouvrant la chapelle, le 11 août 1972, nous n’avons trouvé que 2,58 F en pièces.
Une voyageuse de l’Orne vient à cette chapelle tout au long de l’année, selon les besoins, pour prier St Serge qui « fait marcher les petits enfants », et d’une façon plus générale pour les maux de jambes. Les habitants de la ferme St Serge pensent qu’un souterrain part sous leur ferme et qu’un trésor y est enfoui, abandonné là par les moines. Le cimetière des moines se trouvait à gauche de la ferme ( vue de face).
Aujourd’hui, la chapelle de Saint Serge, vide de tout souvenir, est domaine privé.
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